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Le petit annuaire des erreurs de traduction

L’histoire est parsemée d’erreurs de traduction qui ont parfois généré des conséquences drôles et d’autres fois plus sérieuses.

Voici notre petite sélection :


Miss Univers : Des réponses mal traduites auraient pu coûter le concours à Iris Mittenaere


Bien que sa bévue semble insignifiante comparée à celle du présentateur de l’année dernière qui avait annoncé la mauvaise gagnante du concours, si Iris Mittenaere n’avait pas remporté Miss Univers 2017 à Manille (Philippines), son traducteur aurait beaucoup de comptes à rendre. Lors de la dernière série de questions, la candidate devait évoquer un échec passé et expliquer comment elle en avait tiré les leçons.

Elle a répondu à la question en français : « J’ai cru que j’avais échoué ma première année de médecine parce qu’au début, je n’étais pas sur la liste de passage ». Ce qui a été traduit par « J’ai cru que je n’étais pas qualifiée pour le casting la première fois ».

De même, le « manuel de médecine » est devenu un « livre de mannequinat ». Elle poursuit en expliquant : « Le jour même, je suis allée acheter un nouveau manuel de médecine ». Le traducteur, au lieu de corriger son erreur, a continué à déformer ses propos : « Le lendemain, j’ai découvert que j’étais dans un nouveau livre.

Et lorsque Iris Mittenaere conclut qu’elle a « fini par réussir [sa] première année de médecine », l’interprète enfonce le clou, toujours en passant complètement à côté de l’essentiel : « Pour moi, [c’est] ma première grande opportunité. »


Quand Justin Trudeau parle charabia à la maison blanche

N’importe qui peut être victime des erreurs de la traduction automatique, même les politiciens. Le discours de Justin Trudeau en 2016 à la maison blanche en est l’un des meilleurs exemples. Il a prononcé son discours en français et en anglais. C’est alors que les Américains, qui ont écouté son discours traduit à partir du français canadien sur la chaine ABC TV, l’ont entendu faire l’éloge des ‘manches nazi‘, des ‘stations ferroviaires Motorola‘, ils l’ont également entendu prononcer la phrase ‘les vieux gars comme nous et les jours de Houston huit jours ça va‘, ainsi que la phrase ‘continue de faire cela et l’union les années et ce sitcom dicté‘. Comme vous devez vous en rendre compte, cela a laissé les auditeurs plutôt confus.

Puisque Trudeau n’a, en réalité, pas vraiment dit ces choses-là, l’attention s’est reportée sur la méthode de traduction utilisée. C’est un outil de traduction qui en est le responsable d’après la chaine ABC TV, parce qu’il a automatiquement traduit les mots de Trudeau du français vers l’anglais. Le programme n’a alors pas pris en compte le contexte de ses paroles et cela a engendré des erreurs de sens et l’a mené à parler charabia à la maison blanche.

Même le meilleur des softwares linguistiques peut s’avérer très approximatif, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’interprétation. Si la chaine ABC avait placé sa confiance dans un interprète professionnel au lieu d’un programme, ces erreurs n’auraient probablement jamais été commises.


Nelson Monfort déforme les propos d’Usain Bolt

Le jeudi 14 aout 2014 marquait le deuxième jour de la 22ᵉ édition du championnat d’Europe d’athlétisme, qui s’est déroulé à Zurich, et qui a été diffusé sur la chaîne France 2. Alors que le triomphe de Eloyse Lesueur, sacrée championne d’Europe de saut en longueur, devait être le grand titre du mardi, l’attention du public a été attirée par toute autre chose. Usain Bolt, six fois champion olympique de sprint, à accordé quelques minutes aux journalistes avant d’entrer dans le stade du Litzigrund. Lors de l’interview, il annonçait sa nouvelle collaboration avec Puma, la marque de sportswear.

Nelson Monfort, le célèbre journaliste sportif français, bien connu pour ses commentaires lors de divers événements sportifs, notamment les Jeux olympiques, a fait tenir à Usain Bolt un discours qui n’était pas le sien en traduisant son interview en direct.

Egalement réputé pour son style de narration caractéristique et son sens de l’humour, Nelson Monfort a questionné le sprinter sur son sponsor en faisant référence à son prochain anniversaire. Le coureur répondit que prendre de l’âge ne l’enchantait guère, bien qu’il fût âgé de seulement 28 ans. Concernant Puma, il évoqua une longue collaboration où il ne considérait pas la marque uniquement comme un sponsor mais plutôt comme une forme de famille. Bien que les commentaires passionnés et son expertise en ont fait une figure emblématique du journalisme sportif en France, sur le coup, Nelson Monfort fut bien mal à l’aise, traduisant en les déformant les dires d’Usain Bolt, faisant dire à la star qu’il se sentait vieux et qu’il songeait à construire une famille.


Un conseil beauté qui s’avère désastreux à cause d’une mauvaise traduction

Une maison d’édition à Prague a offert ses services pour la traduction d’un livre qui s’intitule ‘cadeaux de la nature’ écrit par un auteur allemand. Mais la difficulté de transcrire les idées de l’auteur telles-quelle à mené à l’égarement du traducteur.

La traduction de la maison d’édition suggérait une astuce de beauté plutôt risquée pour les lecteurs : un bain de bicarbonate de soude.

Par inadvertance, par erreur ou simplement par ignorance, le traducteur a traduit le bicarbonate de soude mentionné comme ‘Natron’ en hydroxyde de sodium. Mais cette solution chimique a un pH de 14 et est plus adapté pour déboucher des canalisations que pour guérir ou embellir la peau. De plus, une petite quantité de cette solution peut aveugler une personne si elle rentre en contact avec les yeux.

Plusieurs mois après que le livre soit publié, la maison d’Édition a été averti par un lecteur du danger. Réalisant l’erreur et son impact potentiel sur le public, la maison d’édition a retiré le livre des rayons. Mais cela a également souligné l’incapacité de la majorité des lecteurs à détecter l’erreur.

De quoi se questionner sur le système de révision et de relecture de certaines maisons d’édition


Polémique sur la traduction erronée lors de la cérémonie d’adieu de Mandela

Plus d’un s’est offusqué devant le scandale commis par l’interprète Thamsanqa Jantjie lors de la traduction en langue des signes des différents discours des personnalités venues faire leurs adieux à Nelson Mandela. En effet, le traducteur est accusé d’avoir effectué une interprétation lamentable durant la cérémonie.

D’abord, la communauté des sourds-muets du pays a haussé le ton, relayée ensuite par l’association des sourds Deaf SA qui n’a pas manqué de rappeler que le traducteur incriminé n’en était pas à sa première défaillance lors des cérémonies officielles en Afrique du Sud. De plus, les rapports sur ce point sont restés lettres mortes auprès des autorités compétentes.

Du côté des autorités gouvernementales, c’est l’adjointe au ministre des Personnes handicapées Hendrietta Bogopane-Zulu qui a pris la parole en qualifiant cette médiocre performance d’erreur due à un niveau d’anglais assez bas de l’interprète. De son côté, pour se justifier de sa défaillance, Thamsanqa Jantjie a avancé une crise de schizophrénie trouvant sa source à un état de stress généré par l’envergure de la cérémonie. Ce qui n’a pas manqué de piquer au vif la communauté des psychiatres sud-africaine, condamnant l’intéressé de vouloir se cacher derrière cette maladie mentale pour masquer son incompétence.

Devant l’ampleur des polémiques, le gouvernement sud-africain, par l’intermédiaire de son ministre de la Culture Paul Mashatile, a présenté officiellement ses excuses le vendredi auprès de la communauté des sourds-muets du pays. 


Quand une mauvaise traduction clone un Neandertal

Dans le milieu scientifique comme dans le monde profane, le nom de George Church a suscité un profond émoi et étonnement, puisqu’on lui a attribué le projet fou de vouloir cloner le génome de l’homme de Neandertal, un ancêtre disparu depuis plus de 30.000 ans.

Une information vite relayée par le Net

En quelques heures, quelques-uns des plus grands sites présents sur Internet ont relayé une information affirmant que l’enseignant et généticien de l’Université de Harvard George Church souhaitait cloner l’ADN de l’homme de Neandertal, une espèce qui a disparu il y a maintenant 33.000 ans. Dans le quotidien anglais The Independant qui a relayé en premier lieu l’information, le titre a été sans équivoque. Il a en effet été dit qu’un professeur d’Harvard était en quête d’une femme aventureuse pour donner naissance à un bébé Neandertal. Il n’en fallait pas plus pour occasionner un buzz sur Internet et émouvoir les internautes à travers les titres des grands sites d’information.

Une information provenant d’une erreur de traduction

De par l’ampleur de l’information, les réactions n’ont pas tardé sur Internet, certaines d’entre elles qualifiant le généticien d’Harvard de savant fou. Ce n’est qu’après que des démentis sont progressivement apparus. Il y a en effet eu une erreur de traduction entre l’interview publié en allemand par le journal hebdomadaire allemand Der Spiegel et son interprétation par le quotidien britannique The Independant.

Dans son interview, George Church a seulement affirmé que grâce aux progrès du domaine de la génétique, il était théoriquement possible de cloner l’ADN d’un Neandertal. L’un des plus grands chercheurs en génétique a démenti son intention de chercher une femme porteuse en disant que ses dires réels affirmaient qu’une femme Neandertal était nécessaire pour accoucher des foetus Neantertal. La théorie énoncée par le professeur Church a été perçue comme un appel à candidature à cause d’une mauvaise traduction, pour dire que les journalistes autant que les traducteurs ont un rôle à jouer dans la véracité des informations.


Quand traduction et religion ne font pas bon ménage

Au plus grand plaisir de certains journalistes, une erreur commise dans la traduction en allemand du livre d’entretien du Pape Benoît XVI, a été une occasion pour eux d’en rajouter encore plus sur les positions papales.
Le livre d’entretiens du Pape Benoît XVI, intitulé Lumière du monde, comporte une faute dans la traduction du livre. En effet, dans ce livre, le Pape déclare que lui ainsi que l’église pourraient accepter l’utilisation du préservatif surtout dans la prostitution afin de réduire le risque de propagation du VIH SIDA. Dans sa traduction en italien, le livre fait mention d’UNE prostituée alors que la version allemande parle d’UN prostitué. Néanmoins, que ce soit une traduction en allemand ou une traduction en Espagnol ou même une traduction en anglais, l’idée fondamentale des propos du Pape reste le même. L’idée c’est le fait de vouloir réduire la propagation de VIH dans le cas de la prostitution via les préservatifs. C’est sans conteste un grand effort et une digne d’une grande ouverture d’esprit du Saint-Siège, mais c’est bien au-dessous de ce que l’on attend d’un représentant d’église.

Une rectification assez tardive pour une traduction professionnelle

Quoi qu’il en soit, le Vatican a affirmé que cette erreur de traduction professionnelle serait rectifiée dans les autres éditions du livre. Selon le souverain pontife : « Ce n’est pas une solution réelle, ou morale, mais dans certains cas, et dans le but de réduire le risque d’infection (du SIDA, ndr), il peut être un premier pas vers une voie plus humaine d’aborder la sexualité ». D’après le vaticaniste Luigi Accattoli qui a fait la présentation de l’ouvrage à la presse : « Tout indique que le pape souhaitait sortir de la casuistique habituelle : le couple marié avec un des partenaires infectés, un sujet qui ne peut pas ou ne veut pas éviter des relations multiples, une prostituée qui peut contaminer ses clients.


Le rejet du rapport Estrela sur l’avortement suite à une erreur de traduction

Le vendredi 13 décembre 2013, le rapport Estrela a été rejeté par le Parlement européen en faveur d’une proposition alternative et cela était dû à un nombre de traductions erronées.

Le rapport a été soumis par un membre du Parlement du même nom. Cette députée qui est également vice-présidente de la commission des droits de la femme et de l’égalité des sexes, à suggérer d’intégrer le droit à l’avortement dans la loi européenne. Une coalition entre des membres de droite et des membres non-inscrits a soumis une proposition alternative qui propose l’encadrement des questions qui abordent l’avortement à un niveau national.

Avant le vote de la notion, la députée portugaise membre du Parlement européen a appelé ses collègues à rejeter cette notion en faveur de sa propre proposition. Mais là se posa le problème, la traduction française et allemande a induit en erreur un certain nombre de députés, dont les bulgares, en se méprenant sur les mots d’Estrela. Le résultat fut incontestable : 334 votes pour et 327 votes contre.

Malgré les appels à un nouveau vote concernant sa proposition, dont celui de l’eurodéputée verte Sandrine Bélier, qui a demandé son renvoi à la conférence des présidents de la délégation, le président à refuser de remettre en cause la validité des résultats. Par ailleurs, il a été révélé qu’au cours de la session huit députés ont modifié leur vote en faveur du rapport mais cela n’a eu aucun effet sur le résultat final.


Le gouvernement japonais blâme la traduction des propos de Shinzo Abe

Par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, l’agence de traduction engagée par le gouvernement du Japon a reçu une réprimande sévère après une traduction jugée erronée des propos du premier ministre Shinzo Abe lors du dernier Forum économique mondial de Davos.

Lorsque Shinzo Abe a été interviewé sur la tension entre son pays et la Chine pour des problèmes territoriaux et historiques, celui-ci a fait un rapprochement avec la situation de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne à la veille de la Première Guerre mondiale ainsi que les conséquences qui s’ensuivirent. Le traducteur a employé le terme « situation similaire » pour retranscrire l’interview du premier ministre. Ce qui a attisé les foudres de la Chine qui a rompu tout dialogue avec le Japon depuis 2012 malgré les échanges économiques entre les deux pays. De plus, l’ancien secrétaire d’état américain Henry Kissinger a averti le public sur la recrudescence des conflits entre les puissances de l’Asie de l’Est.

D’après la traduction effectuée par l’AFP, le premier ministre n’a pas employé le terme « situation similaire ». Cependant, il a bien invoqué le conflit entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne pour terminer ses propos avec les impacts d’un éventuel désaccord avec la Chine. Sur ce point, la tension entre les deux puissances concerne un différend territorial mais aussi historique en raison de la visite du chef du gouvernement japonais au sanctuaire Yasukuni qui est jugé comme un vestige du passé fasciste du Japon.


La traduction qui a fait chuter l’Euro

En juin 2010, l’euro a été témoin de sa chute la plus drastique depuis sa création-mise en place. Il est descendu en dessous de 1,20 dollars, et ceci est dû à une erreur de traduction.

Le vendredi 4 juin 2010, L’ancien premier ministre français François Fillon à visité le Canada. Il a tenu une conférence de presse après une réunion de gouvernement officielle portant sur sa visite. Les jours précédant sa visite au Canada, l’euro se dépréciait sur le marché des changes. Il a été demandé à Fillon quel était son avis sur le sujet et il a répondu que :  » ce n’est que de bonnes nouvelles pour la parité entre l’euro et le dollar « . Le terme de Fillon  » Parité  » faisait référence au  » taux de change d’une devise par rapport à une autre « .

Suite à cela, l’audience anglophone a cru que François Fillon vise à créer une devise transatlantique commune pour former l’égalité parfaite entre l’euro et le dollar ; loin de là l’intention de Fillon, un communiqué de presse a été publié pour recontextualiser le mot parité dans son interview. Cet exemple met la lumière sur l’importance de la minutie d’une traduction.


Une traduction erronée prolonge la guerre en Géorgie

En 2008, la guerre faisait rage entre la Géorgie et la Russie. Le conflit était vu comme une menace majeure à cause de l’implication des troupes russes. De ce temps-là, Nicolas Sarkozy, Président de la France, était très impliqué dans cette guerre. Il a joué le rôle de médiateur pour pousser la Russie à retirer ses troupes. La France a préparé-rédigé un accord pour la Russie, la Géorgie et les États-Unis visant un cessez-le-feu.

Le problème de traduction est survenu quand la France a transmis les documents à la Russie et à la Géorgie. La phrase ‘pour Ossétie’ (l’endroit où le conflit était centré) était écrite en français et en anglais, contrairement au russe ou c’était écrit ‘à Ossétie’. Cette petite différence lexicale a eu de grandes conséquences, le Kremlin a interprété cela comme une autorisation à placer leurs tanks dans les régions sécessionnistes de la Géorgie, ce qui était loin de l’intention de la France. Au contraire, le Kremlin était prié de retirer tous moyens militaires de la Géorgie.

Il en a résulté une poursuite du conflit pendant un mois supplémentaire, mois durant lequel les diplomates on essayait de conclure à un accord de paix. Ainsi, les russes ont été accusés d’enfreindre le cessez-le-feu à cause d’une minuscule erreur de traduction.

 

 


Le penchant de Jimmy Carter pour la Pologne : une traduction malencontreuse

Un autre exemple plutôt connu d’erreurs de traductions qui touche les politiciens est celui de Jimmy Carter, l’ancien Président des États-Unis. C’était pendant le voyage de Jimmy Carter en Pologne en 1977 pour une conférence de presse qui avait pour but de faire un discours sympathique pour les citoyens polonais qui étaient encore sous le régime communiste. D’après son traducteur, Carter était très heureux d’être en Pologne car il avait du désir pour le pays…

Comme vous l’aurez deviné, ce ne sont pas les mots exacts qui sont sortis de la bouche du Président. Le département d’état a engagé un interprète d’origine russe pour traduire le speech de Carter, il a eu quelques problèmes à traduire vers le polonais car il ne l’avait jamais fait à un tel niveau de professionnalisme. Ses propos ont été déformés, sa réelle intention était d’exprimer qu’ « il était très content d’être en Pologne »  alors que l’audience l’a écouté affirmer qu’ « il était très heureux de voir les parties intimes de la Pologne ». Très gênée, la délégation remplace immédiatement l’interprète. L’audience polonaise a également entendu Carter énoncer cette phrase « ce matin, j’ai quitté les États-Unis pour toujours » tandis qu’il avait simplement évoqué qu’il avait quitté les États-Unis durant la matinée.


À un cheveu de provoquer la 3éme guerre mondiale

En 1956 et en plein milieu de la guerre froide, Le premier ministre soviétique, Nikita Khrouchtchev, a failli déclencher une guerre à cause d’une erreur de traduction. Khrouchtchev a été interprété à l’ambassade polonaise de Moscou comme disant « que vous le vouliez ou non, l’histoire est de notre côté, nous vous enterrerons » à un groupe d’ambassadeurs occidentaux.

Cette interprétation, qui fut publié dans la presse occidentale, a causé beaucoup d’inquiétude car elle prouvait une menace potentielle. Heureusement l’erreur a été rapidement corrigée. Prise dans son contexte, la phrase s’adresse potentiellement plus au système capitaliste qu’à un pays. Quelques traducteurs estiment que la phrase qu’il a prononcée est plus fidèlement traduite comme « on sera présent à votre enterrement » qui se veut dans le sens « on vous survivra ».

Plusieurs années après cet évènement, Khrouchtchev dû s’expliquer sur ce malentendu à multiples reprises. C’est ressorti à la conférence de presse nationale de 1959, durant laquelle le premier ministre à affirmer que les mots « nous enterrerons le capitalisme » ne devrait pas être pris littéralement en s’imaginant de vrais fossoyeurs qui ont des pelles en main, creusant des tombes et enterrant les morts. J’avais à l’esprit la perspective du développement de la société. Le socialisme gagnera fatalement contre le capitalisme. »

Ici, on peut voir que le souci de traduction de Khrouchtchev était en fait dû à un malentendu sur son intention idéologique plutôt qu’à une erreur de traduction littérale.


Une erreur de traduction explosive

C’est l’une des erreurs de traductions les plus connues de l’histoire, ainsi que l’une des plus tragiques. En 1945, les forces alliées de la Deuxième Guerre Mondiale ont émis la déclaration Postdam, un ultimatum de la part des États-Unis, de l’Angleterre et de la Chine pour la capitulation du Japon, qui était l’allié du régime nazi. L’ultimatum exigeait que le Japon cède et les menaçait d’ « une destruction imminente et totale ».

Pour répondre à cet ultimatum, le premier ministre, Kantaro Suzuki, a utilisé lors d’une conférence de presse le terme japonais ‘Mokusatsu’ qui prête à confusion, et qui d’ailleurs, a été mal interprété par les alliés. Ce mot peut être interprété de deux manières différentes, l’un peut le traduire en ‘On y pensera’ et l’autre comme ‘Je méprise cela’ (je traite ça avec mépris). Suzuki ne voulait pas faire de commentaire sur l’ultimatum dans l’instant mais l’idée relayée indiquait qu’il allait ignorer l’ultimatum, alors, les américains l’on prit comme un refus de capituler.

Convaincu que les japonais n’allaient pas céder, les États-Unis ont lâché deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki pour forcer le Japon à s’incliner. De là, le reste est écrit dans l’histoire, les bombardements ont eu lieu dix jours après le discours du premier ministre. Des mois après la tragédie, le gouvernement japonais a communiqué qu’ils avaient envisagé de céder mais qu’ils voulaient simplement gagner du temps.